
A Prague il y a deux villes, celle des touristes, et l'autre, celle des autres, les pragois. Les deux ne se mélangent et ne se rencontrent qu'à peine. D'un côté les églises, les clochers, les châteaux et palais, les ponts, de l'autre H&M, C&A, Mac Do, les mêmes enseignes que l'on peut croiser un peu partout ailleurs dans le monde.

Dans la ville des touristes on parle très bien anglais, en tous cas, tout le monde se comprend très bien en parlant en anglais, et c'est tant mieux, car les touristes parlent très mal le tchèque. Dans la ville des autres, ils ne parlent que le tchèque ou alors un anglais local qui accroche les "r", aussi les touristes préfèrent rester dans la ville qui est la leur.

Il existe, dans cette ville, une route dite royale, bordée de boutiques de souvenirs, qui relie le château situé au dessus de Mala Strana (petit côté) à la Place de l'Hôtel de ville, en plein coeur de Stare Mesto (la vieille ville).

Ces deux points sont séparés par la Vltava, le fleuve qui traverse Prague. Aussi existe-t-il un pont, le Pont Charles, point culminant du tourisme pragois, une place du tertre sur piles, où l'on peut entendre parler toutes les langues du monde et se faire tirer le portrait.

Il faut voir tout cela pour ne pas occulter une grande partie de la ville, mais il faut aussi se perdre dans Prague, sans soucis des lieux à voir, marcher dans ses rues pavées, ne pas prendre le métro, observer les tramways tisser leur toile au plafond des rues.


Il faut laisser son regard se perdre le long des façades aux couleurs tantôt vives et riches, tantôt noires et décrépies, les voir transpirer l'art nouveau, surprendre les atlantes portant sur leurs épaules le poids des murs, savourer la simplicité des maisons cubistes.


A Prague l'on peut sentir la présence de Kafka, Mucha, voir Ginger dans sa robe de verre danser avec Fred au bout du pont, chercher la fraicheur à l'intérieur d'une église, manger du gulash et boire de la bière, se mettre en appétit en humant le fumet des saucisses grillées.


A Prague il faut aussi et surtout aller voir le musée Kampa, dans le parc du même nom. Petit musée intimiste, nous étions les seuls visiteurs, aux très belles collections d'art contemporain tchèque, deux très belles salles consacrées aux dessins de Max Beckmann et Kupka et dans les jardins autour voir les miroirs de Vaclav Cigler mettre le ciel à nos pieds



Merci à Muriel, ma compagne, d'avoir eu cette belle idée d'escapade, pour fêter nos bientôt huit ans de rencontre. Prague est une ville paisible, relaxante, dépaysante où il fait bon vivre et passer...

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